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Née en 1748 à Oletta, Maria Gentile, se fiança à Bernardu Leccia en 1768. Année où la Corse fût cédée à la France par la République de Gênes sans consultation préalable des insulaires.
Pascal Paoli fait appel à l’Abbé Saliceti dit Peverinu, pour mettre sur pied la « Conspiration d’Oletta »
Peverinu, originaire d’Oletta, n’eut pas de difficultés à élaborer un plan et à en trouver les protagonistes. Afin d’éviter la porte principale du château du Muntaghjò où cantonnent les officiers et les canonniers du roi, Peverinu propose de démurer la porte de Bernardu et projette d’introduire à Oletta les paolistes à l’aide Bernardu Leccia, de D. Cermolacce, des frères Guidoni JC et J. L’attaque était prévue pour la nuit du 13 au 14 février 1769. Mais un des partisans éconduit par Maria Gentile, un dénommé Boccheciampe, dénonça le complot au chef de la garnison. Les principaux acteurs de la conspiration furent arrêtés, à l’exception de Peverinu qui mourut des suites de blessures occasionnées à la bataille de Barbaghju.
L’instruction s’ouvre le 21 avril contre 30 accusés, 18 seulement se trouvant en prison.
Don Petru LECCIA, le fiancé de Maria Gentile, Ghjuvan GUIDONI, Ghjuvan Camellu GUIDONI, Dumenicu CERMOLACCE dit « U Rossu » et Francescu Antone SANTAMARIA dit « Toto » sont condamnés aux galères ou à la prison.
Le jugement fut rendu : les condamnés devaient faire amende honorable devant la principale église d’Oletta, y être conduits en chemise, tenant chacun en leur main une torche de cire ardente et déclarer à genoux qu’ils avaient conspiré contre l’Etat, les troupes du Roi et sa Majesté, en outre ils devaient subir la question ordinaire et extraordinaire.
La question ordinaire correspond au supplice des « canette », cela consiste à écraser les doigts des suppliciés dans un étau de fer. La question extraordinaire veut que les condamnés soient attachés à un échafaud et que leurs bras, jambes, reins, cuisses soient rompus vifs, et demeurer ainsi tant qu’il plaira à Dieu de leur prêter vie. Il était défendu de détacher les corps des condamnés des fourches patibulaires et donc d’offrir aux défunts une sépulture, interdiction inacceptable dans la Corse catholique et pratiquante de l’époque. Malgré leurs supplices, les accusés n’avouèrent jamais leurs intentions et ne dénoncèrent pas leurs complices.
Ne pouvant se résoudre à accepter un tel affront, bravant l’interdiction royale, Maria Gentile se rendît seule, durant la nuit, devant l’église d’Oletta pour détacher le corps de son fiancé, le traina jusqu’à l’église Saint-François et lui offrit ce que tout être humain est en droit de recevoir : une sépulture. Elle se livra au commandant des forces françaises, le comte De Vaux, qui soupçonnait la famille de Don Petru de ce « crime » contre le roi de France, il lui fit toutefois grâce au nom du roi.
Boccheciampe fut retrouvé mort quelques temps plus tard.
Maria Gentile épousa J.T GUIDONI et mourut le 30 mars 1820 à l’âge de 72 ans. La population d’Oletta et même au-delà considère toujours cette femme comme une héroïne, continue de louer sa bravoure et d’une certaine façon son patriotisme.
Il y avait au hameau de Romanacce, en 1734, un certain Giovan Bartolo d’Oletta, dit Michele, qui avait reçu de son piévan un tableau de la Madonna.
Un matin de vendredi Saint, Marie, femme de Michele, occupée à pétrir les gâteaux de Pâques entendit un appel réitéré : « Maria, ton fils brûle ».
Bondissant vers le berceau qu’une souche échappée du fucone commençait à incendier, elle saisit l’enfant qui y reposait, l’étreignit, et tomba à genoux devant la Madonna. Elle vit alors des larmes inondant le visage de celle-ci. Pour s’en assurer, Marie posa sur le tableau son doigt, qui devait y laisser une empreinte indélébile.
Sur ordre de l’Evêque du lieu, Mgr Curbo, la sainte image fut transférée dans l’église de Saint-André, tombée ultérieurement en ruine. Une nouvelle église fut édifiée, qui devait, le 14 avril 1820, recevoir la Madonna surnommée Notre-Dame de la Pitié, objet depuis lors, d’un pieux et solennel pèlerinage triannuel.
Pour en savoir plus:
https://fr.calameo.com/books/006691381b58ae98096ef
Il était une fois, il y a bien longtemps, au village d’Oletta, une fille du nom d’Ursula qui était très pauvre et très malheureuse. Elle avait perdu ses parents. Une tante avare et dure qu’on appelait Corbara l’avait recueillie et tirait tout le profit qu’elle pouvait du dévouement et de la gentillesse de l’enfant.
Un jour, elle avait alors dix-huit ans, elle rencontra Orso. Il avait vingt ans. Les deux enfant se plurent et, échangèrent rapidement leur premier baiser. Puis fixèrent le jour du mariage grâce à l’aide généreuse de son oncle Petruccio pour que la tante accepte.
Hélas ! En ces temps reculés et sauvages, les Génois et les Pisans se disputaient la Corse. Orso remontait du jardin. Il ne vit pas le groupe de mercenaires de Pise qui s’approchaient. Il fut pris et abattu d’un coup d’arbalète. Ursula faillit en mourir de chagrin. […] Mais elle sentait battre en elle un autre cœur : celui de l’enfant de son tant-aimé.
La vieille Corbara en apprenant la nouvelle avait mis sa nièce à la porte. Lorsqu’elle rencontra Petruccio il décida de la garder chez lui. Un fils naquit et fut appelé Orso.
Un soir dans son dernier souffle, il partagea un secret avec Ursula : « Il s’agit d’un secret que m’a dit un vieux sanglier des Agriates, à la Saint-François. La nuit de Noël, tu iras au sommet de Tuda, tu t’arrêteras un peu au-dessous. Tu attendras que les Gémeaux soient juste à égale distance des cornes du Bélier et que la Polaire sorte du Monte Stello. Alors, il sera minuit. Regarde le haut de la montagne, et tu verras bondir en hennissant, hors des profondeurs de la terre, un cheval blanc aux ailes déployées. Quand il aura disparu à l’horizon, vers Santo Petro, tu iras au sommet. Tu descendras un escalier de cent marches. Attention ! Dès que tu auras mis le pied sur la première marche, compte sans te tromper les battements de ton cœur. Jusqu’à mille, tu pourras visiter le souterrain sans crainte, mais au mille et unième battement, le cheval reviendra et si, par malheur, tu n’étais pas sortie, il t’enfermera avec lui. Dans une salle voûtée tu trouveras le trésor de Tuda, dans treize coffres d’acier. Mais tu n’auras pas le temps d’en soulever le couvercle du septième coffre. »
Avec Orso, à peine âgé d’un an, Ursula vécut de lait de chèvre et de bouillie de maïs. Mais Orso dépérissait et la pauvre mère se demandait s’ils arriveraient à passer l’hiver. Ursula se rappela alors les dernières paroles du vieil oncle Petruccio.
Ursula se résolut, quand même, à son dernier espoir. Elle enveloppa son fils dans une couverture de laine d’agneau puis gagna le chemin qui mène à Tuda. Tout se déroula comme l’avait annoncé le pauvre Petruccio. Elle arriva dans la salle voûtée où se trouvaient les treize coffres d’acier. Elle déposa Orso près du premier coffre puis souleva le couvercle des onze autres où elle trouva objets en or et pierres précieuses. Arrivée au dernier coffre… « 902,903, 904 ! » Ursula se redressa, effrayée et s’élança dans le couloir qui monte vers la sortie en oubliant derrière elle son fils.
Chaque jour, elle montait à Tuda pour prier et appeler son enfant.
Ces allées et venues de la femme n’étaient pas sans attirer l’attention des gens d’Oletta et surtout de la vieille Corbara qui décida un jour de la suivre.
À Noël, Ursula monta à Tuda, Corbara sur ses pas. Elle continua de prier lorsqu’apparut au ciel les signes précurseurs et ne sourcilla pas lorsque le sol s’entrevit. Sans attendre, Ursula s’élança et descendit les cent marches de l’escalier. Ursula leva les yeux et vit Orso debout, bien vivant. Alors elle l’enleva, elle vola dans le couloir, bousculant sans y prendre garde, Corbara, qui se hâtait vers la salle du trésor. La mère et l’enfant étaient à mi-chemin du sentier du flanc de la montagne, lorsque le cheval revint, et de nouveau s’enterra.
Quant à Corbara, qu’est-elle devenue ? Dès qu’elle fut dans la salle du trésor, elle se précipita et visita chacun des coffres. Enfin elle atteignit le treizième coffre. Elle en souleva le couvercle : un sifflement affreux s’échappa d’entre ses dents. Le cheval terrifiant se dressait devant elle, tandis que, dans le coffre ouvert, une tête de mort la regardait de ses deux trous noirs…
Ursula et Orso vécurent heureux et ne manquèrent plus de rien.
Si vous désirez monter à Tuda, n’y allez pas en hiver quand souffle le Libeccio parmi les rocs. Les gens d’ici disent qu’on y entend l’affreux sifflement de Corbara, enterrée pour toujours avec le trésor et son fantastique gardien. On l’entend même parfois jusqu’ ‘à Oletta par les soirs de décembre sans lune.
Extrait de « Le Trésor de Tuda , Conte de Noël », Rémy Laurent